dimanche 15 mars 2009

La jupe à maman

Être mère, c'est de voir nos enfants se balancer entre le sac et le ressac de la dépendance et de l'autonomie. Chaque petit succès les propulse en peu plus vers l'indépendance. Chaque revers, chaque hésitation, chaque petite peur les catapulte vers maman.

Fait étrange, ces va-et-vient servent de baromêtre à cette mère (ok, disons.... moi, par exemple) quand à sa valeur maternelle. Je m'explique. Quand Petite Princess a versé une larme avant d'entrer dans la cour d'école, lors de sa première journée à la maternelle, j'ai eu un bref pincement au coeur (pauv' cocotte), mais qui s'est aussitôt transformé en petite jubilation (elle m'aiiiiiiime tellement... je ne dois pas être si pire!). Parfois, ça fait mon affaire que 11 ans développe son autonomie (tu veux faire la vaisselle ? Bien sûr... je ne t'en empêcherai pas). Parfois, ça fait aussi mon affaire que 13 ans préfère passer la journée avec moi plutôt qu'avec ses amis (oui, oui, ça arrive parfois).

Hier, j'ai annoncé à mes enfants que j'allais partir en voyage pendant une semaine, seule, sans eux ni leur père (première fois de ma maternité). Mais cette fois, le pendule a fait une ratée...

Leçon du jour (version longue) : Chers enfants. Sachez que la jupe à maman est toujours là pour vous, à portée de main. Bien que, parfois, je la secoue pour vous en détacher, chaque petite accroche m'écrit votre amour. Depuis votre naissance, chaque jour vous vous détachez un peu plus de moi, parfois imperceptiblement, parfois par grands esclandres. Plus vous grandissez, plus vous devenez qui vous êtes. Souvent, vous régressez, et vous me revenez. Je vis, depuis bientôt 14 ans, de constants petits moments de doux sevrage. Vous êtes ''vous'' aujourd'hui, et vous le serez encore plus demain. Je vous regarde vous épanouir; je vois éclore votre assurance, vos espoirs, vos désirs. Je vous vois foncer vers l'avenir et défoncer ses limites, sans appréhension. Vous ne semblez pas connaître l'anxiété...

Leçon du jour (version abrégée) : Je vous quitte pour une semaine, et vous ne faites même pas une petite crise? Pas de "non, non maman, ne part pas"; pas de "bouhouuuuuu, je vais trop m'ennuyer, reeeeeeeeeeste". Vous pourriez au moins vous forcer un peu, non?! Un peu de pathétique, s'il vous plait.


(bon, c'était pas vraiment une leçon... mais ça m'a fait du bien)
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photo Stacy Braswell

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