samedi 28 février 2009

Situation d'urgence pour les Nuls

Je quittais la maison pour quelques minutes seulement, pour reconduire PP à son cours de ballet. Un bon gros jambon tout juteux mijottait tout doucement sur le feu. Mon 13 ans s'occupait du 11 ans (simple formalité / nota: débat sur l'âge idéal pour laisser un enfant seul dans un blogavenir). Un éclair me traverse subitement l'esprit. Une image. Un cauchemard éveillé. Le jambon explose sous la chaleur et s'ensuit la maison en flammes (angoissée moi ? meuuuu non!). Nous avons bien préparé un plan d'évacuation, mais nous (les parents) en faisons toujours partie. Maintenant que les enfants grandissent, et peuvent rester seuls à la maison... il est temps d'aller un peu plus loin.

Leçon du jour (version longue) : Si un incendie se déclare dans la maison (au besoin, substituer ici maison par appartement, cabane, édifice, bâtiment, grange, étable, etc), peu importe la cause, souviens-toi, enfant-chéri, que RIEN-ABSOLUMENT-RIEN ne vaut le risque de s'attarder. N'essaie SURTOUT PAS de sauver ton livre préféré (13 ans est un lecteur inve(r)té(b)ré). Ne t'inquiète SURTOUT PAS de la Wii (PP est une athlète avérée du wii-fit). Ne cherche SURTOUT PAS tes cartes yu-gi-oh (11 ans est.... m'enfin, c'est quoi ce truc?). Rien n'est irremplaçable. Rien n'est indispensable. Tu dois sortir, au plus vite, par n'importe quel moyen : par une porte, par une fenêtre, en la brisant s'il le faut. Oublie alors tout ce que j'ai pu t'enseigner sur le respect de la propriété personnelle. Oui oui, tu peux même prendre la télé pour défoncer la fenêtre du salon. Tout est permis. Ne fais pas attention, ne sois pas délicat, brise, brutalise, bousille, casse, détruis, fracasse; sort !

Leçon du jour (version abrégée) : Feu Mal! Toi Dehors! Vite!

mardi 24 février 2009

Salubrité 101

ou comment encourager la jeune maman à traverser cette inévitable période où le 0 - 3 ans se fout tout, mais tout dans la bouche, peu importe l'indiscernable et innomable provenance de l'objet en question.

Leçon du jour (version intégrale) : Chère cousine (inspiration de cette leçon), c'est l'heure de réviser ce chapitre enlevant de la théorie de Freud. Sache, digne mère, que le stade oral est un stade de la sexualité infantile où la zone érogène privilégiée est la sphère buccale et oesophagienne, étayée sur l'activité motrice de succion, par la tétée. Le plaisir oral déborde évidemment la simple satisfaction de la faim, le prototype de la conduite masturbatoire au stade oral étant le suçotement. Le "fruit social" de ce stade oral est le langage, la parole. C'est-à-dire que l'enfant "sort" de ce stade lorsqu'il peut parler. Sur ce, je t'invite maintenant à t'exclamer bullshit !

Leçon du jour (version scientifique) :
(Bébé + 2mains + bouche)* √(-discernement*curiosité12) / prudence AMC

AMC = anxiété maternelle chronique



Leçon du jour (version abrégée) : C'est normal. Ça passera. Fait avec en attendant.

lundi 23 février 2009

Entretien ménager

Mes enfants ont des corvées à faire, et ils ne sont pas rémunérés pour le faire. Est-ce qu'on me paie à l'assiette ou à la brassée de blanc ? Mais je m'égare, là n'est pas la question... . Mes enfants doivent contribuer à la maisonnée, dans la mesure de leur capacité. Entre autre, Petite Princess (bientôt 7) collabore au pliage des débarbouillettes, 11 ans lave la vaisselle et met les poubelles à la rue, et 13 ans essuie la vaisselle et nettoie la salle de bain (cette liste n'est pas exhaustive, et ne doit pas être interprétée comme telle par les lecteurs de 7, 11 ou 13 ans!).

Au fur et à mesure que la complexité des tâches assignées augmente, j'ai pris l'habitude de fournir des instructions claires et précises à mes esclaves. Par exemple, afin d'assurer la performance convenable de mon 13 ans dans ses fonctions toilettiennes, je l'ai pourvu d'une formation adéquate doublée de support visuel. En effet, un document procédural est affiché, bien en vue :

  1. dégager le sol;
  2. vider la poubelle;
  3. dégager le dessus du lavabo et le support à brosses à dents (modèle piédestal dépourvu de comtpoir, salle de bain miiiiiinuscule - fantasmes d'expansion traités dans un blogavenir!)
  4. remplir un seau d'eau et de détergent (demander l'aide d'un adulte);
  5. laver la baignoire (incluant les murs, tablettes, robinetterie, etc.);
  6. laver la toilette (incluant le réservoir, le couvercle, le siège, la cuve, etc.);
  7. laver le support à brosses à dents;
  8. laver le lavabo (incluant la robinetterie);
  9. nettoyer le miroir avec du papier journal;
  10. laver le plancher;
  11. remettre tout en place.
Pas mal, hein ?

Le plan de cours incluait également plusieurs séances de coaching-latéral, afin de valider que l'interprétation de "laver" s'étendait au delà de "mouiller" (voir Hygiène 101 pour analyse comparative). Puis, j'ai laissé 13 ans (11 à l'époque) s'accomplir sous supervision minimale. Il ne fallait qu'un gentil rappel hebdomadaire pour qu'il s'attelle à la tâche.... plutôt bien merci, à ma grande surprise !

Jusqu'à ce jour fatidique. Il terminait sa besogne, un petit samedi tout gris, et je chargeais la laveuse lorsque je lui demandai de me lancer ses guenilles. Vous avez remarqué l'usage du pluriel, même à l'oral? Après avoir attrappé son premier chiffon, je demande à ma déscendance de m'expédier pronto le second. Et de me réponde "Ben, j'en ai pris juste un!".

Ça là que je me suis évanouie...

Leçon du jour (version intégrale) : Par "nettoyer" on entend "dépouiller un objet de ses saletés/graisses/crasses/microbes/bactéries-et-autres-dégeulasseries. Malheureusement, probablement du a une collection de mutations génétiques au cours des 518 milliards dernières années, notre ADN ne nous accorde aucune faculté surnaturelle. D'où la nécessité de TRANSFÉRER lesdites saletés/graisses/crasses/microbes/bactéries-et-autres-dégeulasseries vers un véhicule intermédiaire (i.e. une éponge, une guenille, un chiffon), lequel sera à son tour débarassé de ces particules indésirables via le rinçage. Cette étape transitoire a une faculté restreinte, puisque le véhicule atteint invariablement un niveau d'encrassement réversible uniquement par un lavage méticuleux (l'usage de la lessiveuse automatique et de l'eau de javel sont alors indiqués). Intervient ici l'utilité d'un second (troisième, quatrième, etc.) véhicule. S'il s'avérait que les provisions de tels véhicules étaient limitées, la tâche n'en serait pas moins réalisable; quelques minuties seront alors requises dans la révision des étapes de travail. En effet, la séquence de nettoyage devra alors tenir compte du degré croissant d'encrassement des items astiqués. Ignorer ces directives entraînera la contamination croisée des surfaces en question, rendant l'exercice ab-so-lu-ment dégoûtant.

Leçon du jour (version concentrée) : Dans la procédure ci-dessus, ajouter l'étape 6.1 : "prendre un nouveau chiffon". Ou encore, ré-organiser la méthode dans cet ordre 1-2-3-4-7-8-5-6-9-10-11.

Leçon du jour (version abrégée) : Dans le doute, on nettoie les microbes de cul avec les microbes de dents, et pas l'inverse !!!!!

samedi 21 février 2009

Spécial du jour

Petite Princesse a 6 ans bientôt 7. Troisième dans l'ordre de succession au trône, elle a toujours su imposer sa volonté, tout en demeurant réceptive à l'inovation. Mais dernièrement, PP est de plus en plus difficile l'heure du repas venue. Même ses aliments préférés (ex : l'avocat) sont rejettés du revers de la main, pour être rehabilités quelques semaines plus tard ("j'aimais ça avant, puis je ne les aimais plus, puis maintenant je les aime; c'est drôle hein maman?"). Les boîtes à lunch étant sous la compétence de Papa, celui-ci s'arrache les cheveux quand vient le temps de préparer celle de PP.

Voici un apperçu de la dynamique matinale :

Papa : Tu veux un sandwich au jambon ce midi ?

PP : Non, j'aime pas ça!

P : Un wrap au poulet ?

PP : Non.

P : Une soupe boeuf et orge ?

PP : Non.

P : ALLEZ !!!!!

PP : Ok, je vais prendre un sandwich au jambon.

Sans commentaires.

Puisque ce blog ne s'adresse pas au PITTPP (pères incapables de tenir tête à leur petite princesse), nous nous ciblerons aujourd'hui les contrariétés culinaires de PP.

Leçon du jour (version intégrale) : Nous mangeons pour vivre; nous ne vivons pas pour manger. Si tu ne peux (ou ne veux) pas cuisiner pour/par toi-même, ou lorsqu'on t'invite, tu dois accepter ce qui t'est servi, un point c'est tout. Sans sombrer dans la litanie des pauvres-enfants-tu-tiens-monde-qui-n'ont-rien-à-manger, disons seulement que, si tu n'aime pas ce qui se trouve dans ton assiette, pas question de râler. Premièrement, fais-toi la promesse de ne jamais adopter cette recette lorsque tu quitteras la maison. Deuxièmement, fais ton choix : mange ce qui t'est offert... ou pas. Si tu choisis l'abstention, souviens-toi que c'est impoli de demander un met de rechange !

Leçon du jour (version abrégée) : Cesse de rouspéter et mange. On est pas au restaurant!

vendredi 20 février 2009

Hygiène 101

Au cours des dernière mois, mon 11 ans a connu plusieurs rechutes relatives à l'autonomie hygiénique que nous lui avions légué il y a quelques années. J'ai du le menacer d'enfiller mon maillot de bain, pour le rejoindre sous la douche et lui prodiguer une démonstration en temps réel. Doux Jésus!

Voici l'interprétation (très libre) de mon fils lorsqu'on lui demande d'aller "prendre sa douche" :
  1. ouvrir le robinet de la douche
  2. entrer dans la douche
  3. verser du shampoing dans la main
  4. étendre le shampoing sur les cheveux ("étendre" dans le sens de "appliquer-en-un-seul-geste-du-haut-du-crâne-vers-les-épaules")
  5. rinser
  6. sortir
Durée totale : 48 secondes

Sachez que je suis une écolo très assumée qui croit fermement que la protection de notre belle planète passe par une foule de petits gestes concrets. J'encourage tous les membres de ma famille à éteindre le robinet de la douche lorsqu'ils se savonnent. Mais là, c'est ridicule, mon chou !


Leçon du jour (version intégrale): "Se laver" requiert trois éléments indispensables: de l'eau, du savon, et de la friction. De plus, le corps humain est doté de 5 régions suceptibles d'accumuler les odeurs, de s'imprégner de saleté, de collectionner la mousse (berk) ou de produire des boutons, lesquelles doivent être assainies quotidiennement: les cheveux, le visage, les aisselles, les parties génitales et les pieds. Il est nécessaire d'utiliser le nettoyant approprié à chaque partie corporelle, d'administrer une friction d'intensité soutenue, puis de rincer abondamment (procédure détaillée ici!).

Leçon du jour (version abrégée): Savonne et frotte!
( ce n'est pas si pire!)

lundi 16 février 2009

Ha, la vie d'artiste

Qu'y a-t-il de plus touchant ? Votre cher 11 ans, sur scène, partageant sa plus récente passion, la clarinette, dans le cadre d'un spectacle scolarico-bénéfico-amateur. Me voilà, enfin, recueillant les moissons de ce dur labeur qu'ont été ces mois de pratique - du traditionnel grincement morave aux notes bien poussées. Larme à l'oeil, coeur débordant de fierté. Je suis entourée d'aussi-fiers-parents, dévouant leur complète attention à l'endroit de tous les enfants-artistes (qu'ils sont mignons!).

Enfin, presque tous. Certains font acte de présence à l'événement dans le seul but d'assister à la performance de LEUR progéniture. Ils ne cherchent même pas à dissimuler leur ennui le plus total lorsque leur marmot n'est pas sur scène. Si seulement ils ne s'en tenait qu'à bailler aux corneilles, voire même somnoler de temps à autres. Mais non... pourquoi pas rattraper le temps perdu ? Allons-y d'une discussion avec bobonne sur l'état lamentable du lave-vaisselle, ou d'une mise à jour sur la vie tumultueuse de la-mère-d'océanne. Et quoi d'autre encore... ha oui...le cellulaire. Dois-je vraiment m'étendre sur le sujet ?

Leçon du jour (version intégrale) : Lorsque quelqu'un, particulièrement un gamin, se donne la peine de préparer une prestation (chanson, danse, discours, etc.) et s'arme du courage nécessaire pour le présenter à une foule de parents/famille/amis; lorsque vous CHOISISSEZ de vous présenter au dit spectacle; la moindre des chose est de démontrer un minimum de respect envers TOUS les artistes et pas seulement le vôtre. La chose est simple à accomplir et ne requiert aucun diplôme universitaire : On s'abstient de tout comportement perturbateur (discussion, usage du téléphone, gigotage). Lorsqu'on doit absolument aller soulager sa vessie, ou prendre un appel important (l'auteure reconnaît ici la probabilité que de réelles urgences puisse survenir), on s'éclipse dis-crè-te-ment entre deux performances.

Leçon du jour (version abrégée) : Pendant un spectacle, on se tient tranquille et on se la ferme !


Aussi pénible que celà puisse paraître, sache, mon cher ado, que chaque événement est en fait une étape préparatoire; l'entraînement te sera très utile lorsque tu feras dans les 7 chiffres à la tête d'une multinationale, et que tu seras invité aux premières d'opéra les plus courues en ville (nous étudierons un jour le bon usage des applaudissements et des sifflements en de telles occasions).

dimanche 15 février 2009

Sécurité routière

ou l'urgence de réaffirmer une évidence.

Il verglasse, le temps est maussade. J'ai pitié de mon 13 ans qui doit marcher environ 1km au retour de l'école. Imaginez la scène : rue étroite dépourvue de trottoirs, accotements embourbés de neige (la ville aligne ses budgets de déneigement sur les faux espoirs de redoux promis par météomédia), énormes autobus jaunes filant à toute allure. Ajoutez un adoflanmou marchant dans le sens de la circulation, totalement absorbé par... la lecture de son bouquin!

D'accord. Je crois fermement aux valeurs éducatives, intellectuelles, formatrices, inspirantes, voire spirituelles de La Lecture. Mais pas au risque de sa vie!

Leçon du jour (version intégrale) : Ne fais JAMAIS confiance aux conducteurs. Marche toujours en sens INVERSE de la circulation, surtout lorsqu'il n'y a pas de trottoirs. Et garde les yeux sur la route; t'as pas idée du nombre de trouducs (couillons, connards, bref, insérer le terme voulu) qui réussissent à obtenir leur permis de conduire. Fait gaffe!

Leçon du jour (version abrégée) : le trône est un endroit beaucoup plus sûr pour la lecture.

samedi 14 février 2009

Bonnes manières

Je ne suis pas du genre à croire que les enfants doivent être vus et non entendus. Mais je rêve tout de même du jour où mes enfants seront capables de choisir les ustensils appropriés, selon le repas servi (tacos vs spaghetti) sans intervention divine (c'est moi, ça).

Mon plus grand défaut étant mon éternel optimisme, je me fais la promesse solennelle aujourd'hui que OUI, mes enfants maîtriseront ces quelques bonnes manières.

  • Il faut attendre que toute la tablée soit servie avant de commencer à s'empiffrer;
  • A l'entrée ou la sortie d'un lieu public, il faut retenir la porte pour la personne qui nous suit, ou que l'on croise, selon le cas. S'assurer de dire "bienvenue", et ce bien fort surtout pour la personne qui ne vous a PAS remercié de votre politesse (qui a dit que les bonnes manières et la raillerie étaient incompatibles?);
  • Au téléphone, on ne demande pas "qui parle" lorsque c'est nous qui appelons. Il faut se présenter, puis demander poliment la personne à qui l'on veut parler. On ne marmonne pas - on parle clairement. Bien que très simple d'usage, le téléphone fait appel aux compétences-croisées : "merci" et "s'il-vous-plait" s'appliquent ici aussi!
  • Parlant de téléphone, le 911 doit être composé en cas d'urgence, seulement. Lorsqu'on a envie de jaser un brin, ON APPELLE GRAND-MAMAN! (compris Zack ?)

Hyper-Évidence

Alors, allons-y avec la base. De toute évidence, tout parent qui se respecte devra s'assurer que ses enfants savent :

  • Dire "s'il-vous-plait" et "merci";
  • Brosser leurs dents;
  • Tirer la chasse d'eau;
  • Embrasser maman la bouche fermée;
  • Faire la différence entre l'avant-train et l'arrière-train d'un Shih Tzu

Précisions

Été 2008, au coeur de la canicule. On sent la tempête... la vraie. Le vent le lève, le ciel s'assombrit. L'orage approche.

Je demande à mon 13 ans de grimper au deuxième pour fermer les fenêtres dans les chambres. Horreur. Je découvre que j'ai totalement échoué dans ma maternelle mission.

13 ans me regarde droit dans les yeux; il vient de me lancer "ché pas comment". Grande inspiration. Retient. Expire par la bouche. Pause. Réponse, sur un ton calme "approche de la fenêtre et tiiiiiiire vers le bas". Déception... jamais on ne m'a dit que je devais être explicite à ce point!

Bon, je l'admets. J'étais en train de me faire chârier par un adolechiant en herbe, qui savait très bien comment faire pour fermer les fenêtres. N'empêche que l'incident m'a mené à me questionner sur tout ce que je n'avais PAS (encore) enseigné à mes enfants. Oublié ? Cru qu'ils savaient déjà ? Pensé que ça allait de soi ?

Je résolu alors de m'assurer que mes enfants sachent tout ce qu'il faille savoir pour se tirer d'affaire dans la Vie!
(on a tant pâti à l'apprendre... faut bien l'utiliser ce foutu subjonctif!)