dimanche 8 mars 2009

Plaidoyer pour le papier mouchoir

Début mars. Saison par excellence pour contracter un ''rhube''. C'est incontournable : on le traite, il dure 10 jours; on ne le traite pas, il dure une semaine et demie. C'est comme le manque de salubrité infantile; faut faire avec.

11 ans subit donc présentement ce trouble pré-printanier. Un entrainement de plus de 11 ans - bon, d'accord, je lui ai bien fichu la paix ses 2 premières années de vie - alors dis-je donc, un entraînement de plus de 9 ans à le faire tousser et éternuer au creu du coude, afin d'éviter l'atteindre les innocents et la nourriture. Près d'une décennie à rappeler à ce rejeton qu'il est carrément dégeulasse de recevoir postillons et autres crachats en pleine tête. Un dixième de siècle à sprinter afin d'intercepter les déversements nasaux de ma filiation (12 ans au total, si on compte l'aîné - mais concentrons-nous sur le benjamin).

L'auteure se félicite d'avoir réussi. En effet, lorsqu'il anticipe une crise d'éternuements, 11 ans est très rapide sur la gachette : selon la longueur de l'annonciation, celui-ci s'éclipse prestement afin de s'adonner à son attaque en tout intimité. Ou, faute de temps, il se détourne vivement et intercepte ses expectorations en toute prophylaxie (sus nommé le creu du coude).

Mais un échec persiste après plus de 3000 jours d'efforts. 11 ans résiste encore à l'emploi du papier mouchoir. Il préfère de loin renifler, aspirer, sniffer, inhaler, renâcler, bref, il préfère refouler ses glaviots. Infecte! Si je l'exhorte à aller se moucher, il me dit "Ça va" (heu... c'est pas ça que j'ai demandé!); lorsque je l'y oblige, il me fait sa tronche de persécuté.

Leçon du jour (version longue) : Amour. Ton corps est une merveille. C'est une machine bien rodée par des millions d'années d'évolution, et munie de subtiles mécanismes d'auto-régulation. A titre d'exemple, ta morve. Dans le cas d'un enfant en bonne santé (et c'est ton cas, Dieu merci) bien qu'affligé d'une banale rhinite, le suintement des narine est une réaction anatomique normale, voire même souhaitable, afin d'éviter ou soulager la congestion nasale. Ici s'achève le chapitre biologique de notre exposé.

Abordons maintenant le décorum. J'applaudis ta solide maîtrise de tes écumes corporelles. En effet, tu fais preuve d'une méticulosité surprenante dans l'interception des excrétions qui t'affligent. Mais le papier mouchoir n'est pas ton ennemi, et mes demandes répétées d'aller te moucher ne sont pas des punitions camoufflées. Tu possèdes le talent nécessaire afin d'ajouter l'évacuation volonatire à ton arsenal de contrôle des sécrétions. (vous remarquez ici la technique de validation positive appelée "le sandwich" : compliment - critique - compliment; quelle bonne mère je fais, non?).

Leçon du jour (version abrégée) : Quand tu reniffles à répétition, et qu'en prime du ravalles tes excrétions, c'est vachement désagréable et même carrément répugnant pour les gens qui t'entourrent. Alors, mouche-moi, bordel !


Leçon du jour (volet technique) :
  1. Prendre un papier mouchoir (le plier en deux en cas de qualité médiocre du produit);
  2. Recouvrir le nez avec le mouchoir;
  3. Expirer brusquement, en appliquant des pressions alternées sur les narines;
  4. Replier le mouchoir afin d'emprisonner les mucosités recueillies;
  5. Essuyer le nez;
  6. Répérer les étapes 1 à 5 jusqu'à l'épuisement des stocks;
  7. Jetter les mouchoirs souillés;
  8. Se laver les mains avec du savon.


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