Ses parents, faisant leur job de parents, n'étaient pas très chauds à l'idée, et ce, pour plusieurs raisons :

- L'ado allait passer la journée du party en sortie scolaire bien remplie (il faut vous dire que l'ado est susceptible aux migraines... particulièrement après une overdose de stimulis);
- L'ado, quoi qu'il en dise, allait, lors du party, se tapper une nuit blanche à batifoller sur diverses consoles de jeux vidéo. Résultat, l'ado serait carrément insupportable pour le reste de l'univers pendant les quelques jours qu'il prendrait à s'en remettre;
- L'ado avait, ses derniers jours, fait suer ses parents en s'exerçant à une arrogance nouvellement découverte. Démonstration : À une proposition de sortie familiale quelques jours plus tôt, la maternelle s'est vue répondre "je viens de me tapper 180 d'école... il me semble que je pourrais avoir une petite journée de congé" - je vous fais grâce de la suite de l'incident.
- Ledit party avait lieu chez un ami-ado de l'ado, dont la mère est connue mais le père pas vraiment (chez qui l'événement avait lieu) et disons que les instincts maternels de la maternelle retentissaient à l'idée d'un séjour prolongé... (passons les détails de cette rétiscence, ça la regarde, elle est payée pour ça!)
- Enfin, la famille de cet ado n'est pas une démocratie. Elle est menée par deux dictateurs qui, lorsqu'ils prononcent un décrèt, sont sans appel...
Bref, l'ado reçoit le consentement parental pour un séjour au party, MAIS avec couvre-feu à minuit. S'en suit une magnifique crise de primadonna ("kossadonne d'y aller jusqu'à minuit.... j'aime autant pas y aller!"), suivie d'une séance de supplications digne des plus grandes incantations sataniques. Finalement, il enfile sa pantoufle de vair, sa robe à panier et file au bal... heu.... bon, continuons.
Sur les douze coups de minuit, le carosse de Cendrillon arrive, le paternel venant reprendre possession de sa progéniture. Frustré de devoir quitter la fête, l'ado s'émoustille, et tente de confronter son géniteur. "Pourquoi j'peux pas rester?". Léger malaise, entre les pères, mais facile à gérer; quelques politesses sont échangées pour remédier à l'inconfort ("il aurait pu rester à coucher, vous savez" - "Oui, c'est gentil, mais il a eu une grosse journée/semaine").
Jusqu'au moment où l'ado tente le tout pour le tout, au risque de se péter les dents :
"C'EST PARCE QUE TU NE LUI FAIS PAS CONFIANCE QUE TU NE VEUX PAS QUE JE RESTE!!!!!" (vous avez remarqué les majuscules ? Qu'est-ce qu'ils disent, donc, déjà, sur les majuscules?.... ha oui, c'est pour signifier qu'on CRIE!).
Pas besoin de vous dire que le léger malaise c'est vite transformé en méga-embarras !
Je vais le dire...
Ça s'en vient....
Je vous préviens, là....
Âmes sensibles s'abstenir (ou sautez la prochaine ligne)...
Le p'tit criss!
Ok, c'est dit.

Leçon du jour : Tu sauras, mon p'tit gars, qu'on n'attrape pas des mouches avec du vinaigre!!!! T'as intérêt à revoir ton "sales pitch", parce qu'en fait de pouvoir de persuasion, t'as du chemin à faire...